Les prix de l'immobilier commencent à redescendre en Haute-Vienne
Après un très bon début d’année 2022, la crise a peu à peu marqué le marché. Le coût de construction d’une maison individuelle a augmenté de 30 %, tandis qu’en parallèle le budget des foyers diminue (taux d’intérêt, d’usure, coût de la vie…).
2022 est considérée comme la 2e année record en termes de volumes de transactions immobilières après 2021, en Haute-Vienne comme en France. Mais le marché fait désormais face à l’impact grandissant du coût de la vie pour les foyers, ainsi qu’aux nouveaux impératifs de performance énergétique (DPE).
En 2022, la plupart des prix de l’immobilier ont augmenté en Haute-Vienne, sans globalement empêcher les biens de se vendre. Mais Dominique Renaudie, le président départemental de l’observatoire de l’immobilier, prévient : le ciel va vite s’assombrir. Inflation, nouvelles normes environnementales (budgets travaux à prévoir) et baisse des montants de crédits accordés sont en cause.
1 - Achat neuf et ancien :
Le nombre total d’actes de ventes dans l’ancien a fléchi de 4 % en un an, ce qui n’enlève pas à 2022 son statut d’« excellente année ». Cette tendance de hausse des prix cumulée à un léger recul du nombre de ventes se confirme notamment à Limoges, où le prix médian des maisons a pris 9 % (10,13 % pour les type 3).
Mais la tendance change depuis plusieurs mois : « Si 2022 avait très bien démarré, le second semestre est marqué par la cristallisation de l’attention autour de l’augmentation des taux d’intérêt et l’inflation », signes « prémices d’un marché qui se retourne ».
Agents immobiliers et notaires constatent une tendance à la baisse des prix, inévitable pour accompagner la baisse du budget achat des ménages.
Dans le neuf, même constat. Avec des prix moyens du m² passés de 3.500 € à 3.700 €, on s’approche du « plafond de ce qui est supportable par les clients. » Début 2023, les ventes sont encore « nombreuses » en raison de programmes en cours, « mais le ciel va s'assombrir », pressent le président.
2 - Du côté des maisons individuelles et du foncier
Dans le foncier, les prix ont augmenté comme ailleurs. Une même parcelle nécessite 9.000 euros de plus à Limoges et dans sa périphérie ; 6.000 € de plus en secteur rural. La commercialisation de terrains subit « un fort ralentissement », même si l’acquisition dans le territoire reste plus accessible qu’ailleurs.
C’est au niveau des maisons individuelles que les voyants sont particulièrement « dans le rouge », puisque les permis de construire ont chuté de 11 %. En cause : la hausse des taux d’intérêt, le coût des matériaux et les délais d’approvisionnement. Les coûts de construction ont augmenté de 30 %, soit une perte de surface de 18 %.
3 - En location
Les loyers des studios et des T2 ont légèrement baissé tandis que ceux des surfaces plus grandes ont augmenté. Mais la tendance actuelle est à la baisse. On note même une hausse significative de préavis de départ posés dans les logements fonctionnant au chauffage collectif, où la facture a parfois été multipliée par trois.