Le musée Adrien Dubouché, au pays de la porcelaine
Depuis 1845, le musée national Adrien-Dubouché, à Limoges, met à l’honneur l’art de la porcelaine et ses plus belles pièces, à travers le savoir-faire limougeaud, mais aussi des œuvres du monde entier et de tous les âges.
Dès l’arrivée dans la cour, avant même de pénétrer dans le bâtiment, une première œuvre, magistrale, d’Haguiko et de Jean-Pierre Viot accueille les visiteurs. Sur une haute stèle de béton blanc, 600 bols en porcelaine émaillée de multiples couleurs ont été disposés. Je suis à l’entrée du musée national Adrien-Dubouché – Cité de la céramique au cœur de la ville de Limoges. Dans ce lieu, depuis presque deux siècles, la capitale du Limousin valorise ce patrimoine lié à son histoire et à son terroir. Lancé grâce à des dons et au travail de son principal mécène et ancien directeur – de qui le musée tient son nom –, le site regroupe aujourd’hui plus de 18 000 œuvres, allant de l’Antiquité au XIXe siècle, avec des pièces de Chine, d’Italie, d’Allemagne. Environ 5 000 sont exposées.
Une collection de tous les âges et horizons
Pour commencer mon parcours dans ce vaste ensemble, espace hybride et fascinant entre l’ancien immeuble Art déco et une extension tout en verre et structures métalliques, je me dirige vers la mezzanine. Les étapes de la conception des porcelaines sont détaillées pour mieux appréhender ce savoir-faire : choix des matériaux, modelage, décoration et surtout cuisson. On y apprend que la porcelaine est directement liée à la maîtrise des fours thermiques et à leur perfectionnement. De 700 °C pour réaliser des terres cuites à 1 380 °C pour des porcelaines dures comme à Limoges, et même 2 000 °C pour des produits spécifiques… la dénomination des « arts du feu » prend, en quelques explications, tout son sens. Ma visite se prolonge avec les collections – l’ensemble de bustes de présidents de la IIIe République, des plus surprenants, est à ne pas manquer au premier niveau. Antiquité, Moyen Âge, Renaissance, XVIIe, jusqu’à l’Art déco, l’Art nouveau… les périodes se succèdent et les pièces maîtresses également. Au troisième étage sont ainsi présentés de très belles créations sorties des manufactures de porcelaine de Limoges, des réalisations contemporaines purement artistiques et des objets à usage domestique devenus ici des pièces de musée. Preuve qu’elle est indémodable et qu’elle sait sans cesse se renouveler.